About
Pablo Hnatow est un artiste et designer français né en 1992. Diplômé de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs de Paris, il complète sa formation à la Cité du design de Saint-Étienne en tant qu’étudiant chercheur.
Depuis 2015, il développe Internet of Nothings, un corpus de projets qui questionne nos existences physiques et numériques. Dans le contexte d’une extinction probable de l’espèce humaine et face au nombre croissant d’objets connectés, il imagine les narrations qui s’opèrent au moment même où certaines choses émergent et d’autres disparaissent. C’est à ce croisement civilisationnel qu’il fait se rencontrer les rites funéraires, les religions, l’intelligence artificielle et les nouvelles technologies.

Bien qu’il soit conscient du destin tragique dans lequel nous sommes emportés, il consacre son temps à d’autres entreprises. Il apprécie tout particulièrement les réflexions sur les interactions homme-machine (HMI), notamment à travers la conception d’interfaces et leurs impacts potentiels sur les utilisateurs.

Formé initialement au métier de graphiste, il lui arrive encore de dessiner avec plaisir des logotypes afin qu’un symbole se transforme en image, de concevoir des identités visuelles comme le premier système de langage et de mettre en page des mots pour avoir envie de les lire.

Autrement, il s’autorise encore le loisir de peindre quand il arrive à accorder le temps et l’envie.

La mort comme dénominateur commun de l’humanité

8 milliards. Ce nombre, dont la représentation nous paraît difficile, définit pourtant la somme des êtres humains vivants sur Terre. Un jour, nous serons autant à disparaître. La mort, dont la représentation nous est pareillement difficile, convoque ainsi chaque individu dans un destin collectif. Elle nous définit. Comme le mot humanité qui vient du latin, du verbe humare, in-humus, mettre en terre, inhumer.

La religion comme promesse d’une vie éternelle

Avant de mourir soi, la mort s’exprime à travers les autres, avec les autres. De tout temps, nous nous sommes rassemblés pour inventer l’après-vie tant la proximité avec le défunt nous dérange. Se rassembler au point d’inventer des histoires, d’inventer des images. D’en inventer au point d’y croire, pour se rassurer. Alors, à chaque dogme sa fin du monde, à chaque dogme ses promesses. Chacun a donc pensé notre extinction, chacun a donc pensé nos jours après lesquels nous aurons cessé de vivre. À défaut de notre corps, notre foi est immortelle.

La théologie aux origines de l’ordinateur

Si le terme ordinateur proposé par Jacques Perret à IBM en 1955 est à ce jour parfaitement assimilé afin de définir l’ensemble de ces machines de calcul, il est attesté comme adjectif depuis 1491 dans la langue française pour désigner Dieu, celui qui met en ordre. Le vocabulaire informatique a donc des racines profondes dans la sphère théologique. Aujourd’hui plus que jamais, le Dieu-ordinateur a pris une place d’instance suprême, c’est l’être calculant absolu, celui que nous consultons à chacune de nos décisions.

Internet et l’expérience de la désincarnation

5.2 milliards, c’est le nombre de fidèles qui se connectent quotidiennement par Internet. Ce nombre, en constante expansion, rend compte de l’importance que ce réseau a pris dans nos vies. C’est par Internet qu’aujourd’hui se détermine notre accès au monde, c’est aussi par Internet qu’interviennent nos imaginaires de survie. À travers ce réseau se déplace ainsi l’espoir de se voir un jour immortels et la frénésie avec laquelle chacun dépose une quantité inimaginable de données sur sa vie, ne constitue pas seulement un corps collectif, celui des données massives (big data), mais aussi un hypercorps effréné contre sa propre disparition.

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